When Again, c'est quoi ?

Rony Cohen pianote sur son téléphone. Au milieu d’une multitude d’icônes, celui de l’application. En l’ouvrant, on découvre une sorte de toile, au centre de laquelle se trouve l’utilisateur. « Ça, c’est ma vie » sourit le créateur. Il a entré le nom de chaque proche. Pour chacune d’elle, une fréquence voulue de rencontre est renseignée.

Le Smartphone se charge ensuite de rappeler le temps écoulé depuis la dernière entrevue. Mais surtout, When Again génère des propositions de rencontres. Il peut s’agir d’un simple dîner, autour d'une bonne recette de cuisine, ou d’une sortie calculée selon les goûts et la position géographique de chacun. When Again, « c’est une application privée », « un assistant personnel qui utilise Internet », explique son créateur.

L’application souhaite ainsi lutter contre l’isolement en facilitant les rencontres. Selon le dernier rapport de la Fondation de France, le phénomène toucherait 5 millions de personnes en France. Une aberration pour Rony Cohen. « Dans l’idéal, on ne devrait pas avoir besoin de cette application », « hélas, elle se base sur un constat ». L’application s’adresse donc à n’importe qui, à condition qu’il ait un Smartphone.

Voir ses proches plus souvent. C’est un peu devenu la devise de Rony Cohen, parti en guerre contre l’isolement. Pour créer du lien social, ce jeune entrepreneur lance l’application When Again. Un projet qui entend offrir autre chose que les réseaux sociaux classiques. Et ce, pour une raison simple. « Il n’y a que l’interaction en réel, par la voix et le visuel, qui nous permet de comprendre si nos proches vont bien », explique-t-il.

Dans le quartier branché de Bastille, à Paris, Rony Cohen nous reçoit au sein de SenseCube. Cet incubateur dédié à l’économie sociale et solidaire propose à quelques entrepreneurs un espace pour murir des projets en tout genre. L’endroit fut son bureau durant quelques mois.

Après avoir travaillé pour de grandes entreprises telles que Total ou Sanofi, l’ingénieur, confronté à un drame personnel, décide de lancer son application. « Je travaillais tellement que je n’ai pas réalisé qu’une personne qui m’était proche vivait des moments difficiles, lâche-t-il. J’avais des interactions virtuelles qui ne me permettaient pas de savoir qu’elle allait mal. Cette personne a décidé de partir. Ça m’a fait un choc. J’ai réalisé que je ne la voyais pas assez. »

Être connecté ne sauve donc pas de la solitude juge Rony Cohen. Les réseaux sociaux, trop superficiels, n’offrent pas la qualité qu’exigent les relations humaines. Paradoxalement, c’est par une application mobile qu’il veut inverser la tendance.